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Européennes : Bardella et Hayer s'écharpent sur l'Ukraine, l'immigration et la sécurité

Ukraine, sécurité, immigration : la tête de liste du Rassemblement national, Jordan Bardella, grand favori des sondages, et sa concurrente macroniste, Valérie Hayer, se sont rendus coup pour coup jeudi lors de leur premier face-à-face de la campagne des européennes.

"Vous avez mille facettes M. Bardella, mais à la fin, un seul visage : celui d'un imposteur", a attaqué lors de ce débat de près de plus de deux heures sur BFMTV la tête de liste de Renaissance, qui fait office de challenger, avec seulement 17% d'intentions de vote, et dans son rétroviseur le candidat des socialistes Raphaël Glucksmann (14%).

Après avoir commencé par saluer ironiquement le "courage" de son adversaire pour s'être "portée candidate alors que personne ne souhaitait porter dans ces élections européennes les couleurs d'Emmanuel Macron", M. Bardella a accusé M. Hayer de "faire joujou" avec la guerre en Ukraine.

Le président du RN, qui caracole en tête des sondages avec plus de 30% des intentions de votes, a reproché à la tête de liste Renaissance de s'être rendue à fin mars en Ukraine pour "se faire prendre en photo" et diffuser ensuite les clichés sur les réseaux sociaux.

La candidate de Renaissance, qui a besoin de combler un déficit de notoriété par rapport à son adversaire de 28 ans plus rompu à ce genre d'exercice, a répliqué en assurant que "l'intérêt des Français et des Européens n'est pas que la Russie gagne cette guerre", réitérant l'accusation contre le RN d'être la "courroie de transmission du Kremlin". 

Face à ces attaques, M. Bardella a pointé du doigt le financement de la campagne de Renaissance par un "parti politique européen qui s'appelle l'ADLE (Alliance des démocrates et des libéraux pour l'Europe)" et qui, a-t-il accusé, serait financé par des grands grands groupes américains comme "Microsoft, Amazon et par Facebook".

En 2019, l'ADLE avait renoncé aux financement par des entreprises dans la foulée des précédentes élections européennes et d'accusations similaires de l'extrême droite.



La tête de liste macroniste a attaqué son rival sur sa "duplicité". S'en prenant à son absentéisme au Parlement européen depuis son élection il y a 5 ans, elle a estimé que la tête de liste du RN "raconte ce qu'il ne vote pas et ne vote pas ce qu'il raconte".

Les deux candidats se sont affrontés également sur les questions de sécurité, revenant notamment sur la mort du jeune Matisse, tué le 27 avril à Châteauroux par un mineur de 15 ans.

Mme Hayer a dénoncé "l'indignité" du RN qui "instrumentalise systématiquement les drames pour en faire du profit politique". 

M. Bardella a, quant à lui, estimé que "l'immigration est devenue le pire carburant pour la violence de rue et l'insécurité dans notre pays". "J'ai l'impression qu'il y a un éléphant dans le salon et que vous êtes la seule à ne pas le voir", a-t-il poursuivi.

Combative tout au long de cette joute, Valérie Hayer passait une sorte de test pour cette première grande confrontation dans la perspective des élections européennes du 9 juin.

Son adversaire, plus connu et expérimenté dans l'exercice, espère de son côté une confrontation prochaine, à une date non encore fixée, avec le Premier ministre Gabriel Attal.

"Oui, il y a un problème d'immigration irrégulière", a reconnu Mme Hayer. Mais il y a des demandeurs d'asile qui ont droit à la protection. C'est ça nos valeurs européennes", a-t-elle affirmé, dénonçant "les solutions simplistes des populistes".    

"Essayez-nous!", a lancé M. Bardella, replaçant le débat sur le terrain de la politique nationale. Il a promis que le RN "n'aura pas la main qui tremble lorsque nous serons au pouvoir", qu'il s'agisse du "rétablissement de l'ordre dans le pays" ou "du contrôle de l'immigration drastique".

Sur l'occupation d'universités par des étudiants mobilisés pour Gaza, les deux candidats étaient d'accord sur leur volonté de ne pas importer en France les combats des universités américaines et de lutter contre l'antisémitisme. 

Ce débat à une heure de grande écoute devait permettre à l'eurodéputée sortante, qui dirige le groupe centriste Renew au Parlement européen, de faire valoir ses arguments face à son principal rival. Et de tenter de relancer une campagne pour l'heure sans dynamique, y compris dans le propre électorat du président de la République.

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