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Les Albanais votent pour des législatives test sur le chemin de l'UE

Les Albanais votent dimanche pour départager le Premier ministre et une opposition aussi large que déterminée à le faire chuter, lors d'un scrutin jugé crucial pour les rêves européens du petit pays de la péninsule balkanique.

Dès 07H00 (05H00 GMT), les premiers électeurs ont voté, à l'instar d'Anisa Bega, 25 ans, qui "espère un avenir meilleur et plus sûr". Agim Lali, 70 ans, souhaite lui "un scrutin calme pour qu’on puisse exprimer notre volonté, pour construire une meilleure Albanie pour nos enfants, nos petites-enfants et petites-filles, pour qu’on ne quitte pas l’Albanie".

A chacun, de l'encre indélébile bleue foncée est apposée sur un doigt. 

Plus de 2.000 observateurs étrangers et albanais sont déployés. 

La communauté internationale scrute de près ces élections aux allures de test du bon fonctionnement d'institutions fragiles après une campagne acrimonieuse dans le pays, de loin le plus europhile de la région et qui a ouvert en juillet 2022 les négociations pour l'adhésion à l'UE. 

Un défi s'ajoute dimanche, avec, pour la première fois, le vote de la diaspora depuis l'étranger, par voie postale. 

L’Albanie, où les salaires sont bas, connaît comme ailleurs dans les Balkans l'exode de ses habitants vers des pays comme l'Allemagne ou l'Italie.

Selon les données officielles de la commission électorale centrale (CEC), près de 246.000 Albanais résidant hors du pays sont inscrits sur les listes électorales.





Quelque 3,7 millions d'électeurs au total sont appelés à choisir parmi les candidats des 40 partis en lice pour ce scrutin proportionnel, dont la campagne a été brouillée par la bataille entre Edi Rama et Sali Berisha. 

Le premier, 60 ans et leader du Parti socialiste depuis 2005, brigue un quatrième mandat consécutif de Premier ministre, ce qui serait inédit. 

Ancien leader étudiant opposé au régime communiste qui domina le pays pendant plus de quatre décennies, ex-maire de Tirana, M. Rama est devenu chef du gouvernement en 2013. Sa carte majeure : la promesse d'intégrer l'UE "d'ici 2030". 

L'opposition l'accuse régulièrement de liens avec le crime organisé. Lui se dit prêt à se "retirer de la vie politique si quiconque arrive à établir des liens avec la corruption ou les milieux criminels".

"Aujourd'hui est le jour de la parole peuple. Attendons que le peuple parle", a-t-il déclaré dimanche après avoir voté.

Que les Albanais "votent pour l’avenir de leurs enfants dans ce pays", a quant à lui lancé M. Berisha à la sortie de l'isoloir.

A 80 ans, ce dernier est une figure de la droite. Il fut le premier président non communiste d’Albanie, et s'est allié avec plus d'une vingtaine d'autres partis cpntre Edi Rama. 

Il promet à l'instar du président américain Donald Trump la "Great Albania", programme qui repose sur la relance économique, et il s'est assuré pour sa campagne les services d'un consultant américain du Parti républicain, Chris LaCivita.





Déclaré "persona non grata" aux Etats-Unis et au Royaume-Uni en raison de son implication présumée dans le crime organisé et la corruption, Sali Berisha est aussi poursuivi en Albanie pour "corruption passive d'un haut fonctionnaire".

Les deux grands partis ont fait campagne sur l'économie : retraites, salaire, infrastructure ou encore tourisme, atout du petit pays bordé par l'Adriatique.

Autre nouveauté de ce scrutin : des fonctionnaires et agents publics de la justice vont être déployés pour la première fois au côté de la CEC. 

La justice albanaise a lancé pléthore d'enquêtes ces derniers mois, qui pourraient peser sur le scrutin. Le parquet spécial contre la corruption et le crime organisé (SPAK) a indiqué avoir ouvert en 2024 des enquêtes contre 33 anciens hauts fonctionnaires.

L'ancien président Ilir Meta, candidat de l’alliance "Great Albania" et le maire de Tirana, un ancien proche de Rama, attendent ainsi les résultats des élections en prison.

La lutte contre le crime organisé et la corruption est une condition cruciale pour l’intégration de l’Albanie à l’UE.

Depuis la fin du communisme au début des années 1990, les résultats sont systématiquement contestées par les perdants et donnent lieu à des allégations de fraude.

Les quelque 5.220 bureaux de vote doivent fermer à 17H00 GMT et selon la CEC les premiers scores des partis seront publiés dans les deux jours suivants le scrutin,  juste avant un sommet, le 16 mai à Tirana, de la Communauté politique européenne (une structure qui compte 47 pays européens, membres ou non de l'UE).

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