

Israël et l'Iran se sont ciblés tôt mercredi pour la sixième nuit consécutive, quelques heures après l'appel de Donald Trump à une "capitulation sans conditions" de Téhéran.
Le président américain a aussi assuré que son pays pouvait aisément tuer le guide suprême iranien, au moment où les spéculations s'intensifient sur une éventuelle participation directe des Etats-Unis au conflit, ouvert vendredi par Israël avec l'objectif affiché d'empêcher l'Iran de se doter de l'arme nucléaire.
L'armée iranienne a d'abord mis en garde mardi soir contre des attaques "punitives" imminentes en Israël, appelant les habitants des grandes villes Haïfa et Tel-Aviv à évacuer.
Puis, aux premières heures de mercredi, les forces israéliennes ont déclenché temporairement une alerte aérienne après avoir détecté des projectiles iraniens en vol. Environ 10 missiles balistiques ont été lancés depuis l'Iran et la plupart ont été interceptés, a déclaré un responsable militaire.
Les Gardiens de la Révolution, l'armée idéologique de la République islamique, ont dit avoir tiré des missiles balistiques hypersoniques de portée intermédiaire Fattah-1, d'après la télévision d'Etat.
L'armée israélienne a aussi dit avoir intercepté deux drones dans la région de la mer Morte, tôt mercredi.
Israël a pour sa part dit procéder tôt mercredi à des frappes sur Téhéran. Et l'agence de presse iranienne Mehr a publié sur X une vidéo montrant de nombreuses traînées rouges et explosions dans le ciel nocturne de la capitale.
Aucun des belligérants n'a communiqué sur de quelconques dégâts lors de cette sixième nuit de confrontations.
Donald Trump, qui a dit privilégier une solution diplomatique au conflit israélo-iranien, a réuni mardi son conseil de sécurité, selon un responsable de la Maison Blanche.
Le président américain, dont le pays avait relancé en avril des négociations avec Téhéran sur son programme nucléaire, a aussi et surtout considérablement haussé le ton vis-à-vis de Téhéran, en allant jusqu'à agiter la menace d'un assassinat du guide suprême iranien.
Les Etats-Unis, alliés d'Israël, "savent exactement où se cache le soi-disant +guide suprême+" iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, mais ne comptent pas "l'éliminer (le tuer!), du moins pour le moment", a-t-il écrit mardi sur son réseau Truth Social, se prévalant du contrôle total de l'espace aérien iranien.
"CAPITULATION SANS CONDITIONS", a-t-il aussi lancé, dans un message télégraphique
Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a assuré que tuer l'ayatollah Khamenei mettrait "fin au conflit", et appelé les Iraniens à se soulever, quand le président français, Emmanuel Macron, a jugé qu'un "changement de régime" en Iran serait synonyme de "chaos".
Après le lancement de l'attaque israélienne, vendredi, les Etats-Unis ont dit renforcer leur "dispositif défensif" au Moyen-Orient, et y envoyer leur porte-avions Nimitz.
Ils ont annoncé mardi la fermeture de leur ambassade de Jérusalem pour des raisons de sécurité jusqu'à vendredi, et demandé à tous les employés du gouvernement américain et leurs familles de se mettre à l'abri.
Les Etats-Unis ont aussi dit mettre en place une "task force" pour aider les ressortissants américains au Moyen-Orient.
L'Iran a juré de bombarder Israël sans relâche pour mettre fin à l'attaque israélienne d'une ampleur sans précédent lancée vendredi, avec l'objectif affiché de l'empêcher de se doter de la bombe atomique.
Les Occidentaux soupçonnent l'Iran de poursuivre ce but, ce que Téhéran dément, défendant son droit à un programme nucléaire civil.
Et si Donald Trump choisissait d'engager son pays dans le conflit, une puissante bombe anti-bunker américaine, la GBU-57, la seule à même de détruire les installations nucléaires iraniennes profondément enfouies, pourrait constituer
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Depuis vendredi, l'aviation israélienne a visé des centaines de sites militaires et nucléaires, tué les principaux hauts gradés iraniens et des scientifiques du nucléaire. Mardi, l'armée a annoncé avoir encore tué un important commandant militaire iranien, Ali Shadmani, à Téhéran.
Les bombardements ont aussi tué des civils des deux côtés dans des zones urbaines : 224 en Iran, selon le dernier bilan officiel de dimanche, et 24 jusqu'à présent en Israël, selon le gouvernement.
Mardi, de longues files d'attente s'étiraient devant les boulangeries et stations-service de la capitale iranienne, où les magasins de proximité restent ouverts, mais pas le Grand Bazar, le principal marché.
"Je voulais quitter la ville, mais j'ai plusieurs chats et ne peux pas les abandonner", confie à l'AFP Mina, une informaticienne de 37 ans habitant l'ouest de Téhéran.
Une cyberattaque a paralysé mardi la banque Sepah, l'une des principales d'Iran, selon l'agence de presse Fars. Les médias iraniens ont ensuite fait état d'une perturbation généralisée d'internet, sans en préciser l'origine.
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